AVANT D’EXPOSER VOS IDÉES, CHOISISSEZ VOTRE EXPOSITION !
C’est tout bête mais l’agencement de votre bureau a un rôle important. C’est d’autant plus vrai si vous êtes nombreux, en open-space
par exemple, et que tout le monde se bat pour la place à côté de la fenêtre. Eh bien, nous allons clôturer le débat : laissez la place
proche de la lumière du jour aux graphistes !
En effet, c’est la lumière naturelle qui reflète le plus correctement les couleurs. C’est également sous la lumière du jour que la
plupart de vos documents seront lus… Autant partir sur une bonne base !
Attention toutefois au piège : évitez les contre-jours. Une surexposition peut donner une idée faussée des couleurs, voire être contre-productive.
Les reflets causés par une lumière directe peuvent également être source d’erreur, ou nuire à la lisibilité de vos textes, là où il
ne devrait pas y avoir de difficultés.
RÉGLER SON ÉCRAN
Une fois que chacun est confortablement installé, à la lumière du jour, reste à régler votre écran. On vous voit venir, et on préfère
vous le dire tout de suite : arrêtez de jouer avec la mollette de la luminosité et de pousser les curseurs à fond ! Cette fausse bonne
idée pourrait bien vous empêcher de voir les nuances les plus subtiles, notamment pour les couleurs claires comme les pastels. Pour
régler votre écran, plusieurs options (valables cette fois ) :
Outils de réglages
La sonde de calibration.
Egalement appelée colorimètre, elle s’adresse aux plus exigeants. Elle fonctionne souvent avec un logiciel (fourni la plupart du temps).
Appliquée sur votre écran, elle réglera couleurs, luminosité et contraste, après avoir repéré un noir profond et un blanc franc. Pensez
à vérifier la compatibilité avec votre système d’exploitation et votre matériel !
Logiciel d’étalonnage
Il existe également des logiciels d’étalonnage dédiés. Vous trouverez les plus célèbres d’entre eux en cherchant
sur internet.
Facteur gamma
Pour ceux qui veulent approfondir les paramètres de leur outil, il existe le facteur gamma. Tout se passe dans
la carte-vidéo, où il vous sera possible de régler ce facteur sur sa valeur la plus standard à savoir 2,2. Ce facteur est une puissance,
qui permet de calculer le delta entre les valeurs d’entrée et de sortie de la luminescence (historiquement via des tubes cathodiques).
Réglage manuel
- Pour ceux qui ont de bons yeux, nous vous conseillons de vous en remettre à la dynamique des gris.
Si votre écran est correctement calibré, vous devez être en mesure de voir les 17 nuances de gris (nous aussi cela nous rappelle quelque chose, mais passons…)
de l’image ci-dessous. Le noir doit être pur et le blanc parfaitement franc. Si ce n’est pas le cas, vous risquez de ne pas voir les
ombres dans les teintes les plus foncées, et de « salir » les couleurs les plus claires. Réglez votre écran (contraste et
luminosité) pour voir correctement ces petits carrés :

- Pour finir, ajustez les réglages de votre écran pour voir toutes les variations (ou saturations) de Cyan, Magenta et Jaune de
l’image ci-dessous. Si tout se passe bien, vous ne devriez pas avoir de difficulté à voir les pourcentages les plus élevés. Attention
toutefois, notre échelle descend jusqu’à 10 % ! Si vous ne le voyez pas, c’est le moment de faire quelques ajustements dans les paramètres
de votre écran.

LE GRAAL : NE PAS LAISSER DE PLACE AU HASARD
Pour ça, travaillez simplement avec une charte graphique ! Bien préparée, elle définit les couleurs qui doivent être utilisées et
surtout, mentionne leur code selon des langages bien précis. Que vous soyez daltonien, que vous travailliez dans le noir, ou sous une
lumière rouge, le rendu des couleurs sera respecté – dans la mesure du possible* – grâce à ces codes et leur équivalence !
Hexadécimal
Utilisé pour la création des sites web et la programmation informatique, ce système attribue à chaque couleur un code alphanumérique,
composé de caractères appelés « hexadécimaux ». Ces caractères sont au nombre de 16 : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, B,
C, D, E et F. La lecture des codes hexadécimaux s’effectue via un système informatique binaire que nous serions bien en peine de vous
expliquer ! Mais pour faire simple, sachez qu’ils se composent la plupart du temps de 6 caractères, et sont amorcés par le symbole
#.
Par exemple, le joli bleu de MATOUBRILLANT, c’est le code #008AF2 !
RVB ou RGB pour « Rouge Vert bleu » ou « Red Green Blue ».
C’est l’espace colorimétrique utilisé pour les documents destinés à un affichage à l’écran. Il s’agit d’attribuer un % de luminosité
à chacune de ces 3 couleurs pour en former une nouvelle. Une luminosité à 100 % donnera simplement du blanc, quand son inverse à 0
% donnera du noir. La plupart du temps, ces pourcentages sont exprimés en valeur absolue avec 1 pour 0 % et 255 pour le maximum (100
%). Très concrètement, ces 3 couleurs, réglées entre 1 et 255, vont former une mosaïque invisible à l’œil nu, créant une teinte à l’écran.
CMJN ou « Cyan Magenta Jaune Noir ».
Bienvenue dans le monde de l’impression ! Il s’agit du principe de la quadrichromie qui consiste à superposer une certaine quantité
(exprimée en pourcentage) de ces 4 encres pour obtenir la nuance désirée. A l’inverse du système RVB, plus on augmente le pourcentage,
plus la teinte sera sombre.
Astuces et conseils avec le CMJN :
- Pour obtenir un noir profond, nous vous conseillons d’utiliser un soutien de cyan à 50 % en plus d’un noir à
100 %. Cela vous évitera d’obtenir un noir à tendance grisâtre, une fois couché sur le papier.
- Pour les teintes claires, attention à ne pas tomber dans des valeurs trop petites qui risquent de passer à la
trappe du regard de vos clients et prospects. Nous vous conseillons de ne pas descendre en dessous des 5 %.
- Gare à la surcharge ! Idéalement, la somme des % de vos couleurs ne doit pas excéder 240. Si c’est le cas, abaissez
certains % pour éviter des temps de séchage trop longs, ou des traces d’encre sur vos documents, notamment lors du façonnage (découpe,
pliage…).
Pantone et consorts.
Il s’agit de marques de couleurs déposées et formalisées dans des nuanciers qui font référence. Chaque marque à son système de code,
chaque code correspondant à une couleur très précise, et à un procédé d’impression permettant l’utilisation « d’encres directes »
(offset, sérigraphie…). Certaines ont une équivalence CMJN, d’autres non. Les couleurs pastels, fluo, métallisées et nombre de teintes
spécifiques ne peuvent être obtenues que par l’utilisation de ces encres « teintées dans la masse ». Elles permettent d’obtenir
une couleur franche, sans « vibration » ni tramage, notamment pour les textes fins. Aujourd’hui, la plupart des imprimeurs
travaillant de plus en plus sur des imprimantes numériques en quadrichromie, les tons directs sont beaucoup moins utilisés.
CONCLUSION :
Afin de garantir un rendu au plus proche de ce que vous avez à l’écran, prenez 10 minutes pour vérifier les réglages de celui-ci et
ajustez-les si nécessaire. Ensuite, assurez-vous que vos fichiers correspondent à l’espace colorimétrique CMJN, celui correspondant
à l’univers de l’impression !
*Attention, tous ces outils et conseils ont pour but de vous aider dans la réalisation de vos documents. Toutefois, le passage de l’écran, source lumineuse, au papier, qui ne fait que réfléchir une partie de la lumière, change nécessairement la perception que nous avons des couleurs. N’hésitez pas à regarder vos documents sur différents écrans et à les faire vérifier par plusieurs personnes. Enfin, imprimez-les sur votre matériel de bureau qui, lui aussi demande à être régulièrement calibré, mais ça c’est une autre histoire !