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Couleurs d'impression et espaces colorimétriques : bien régler son écran | Devis et impression en ligne
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Comment bien régler les couleurs sur son écran ?

Réglage d'écran et couleurs d'impression



Responsable du design de vos documents, ou en charge de leur validation, gardez en tête que le rendu des couleurs n’est pas le même d’un écran d’ordinateur (Mac ou PC) à un autre. Tout comme vous ne verrez pas exactement les mêmes nuances entre le matin et le soir. Alors, pour éviter les validations hasardeuses et les quiproquos, mieux vaut commencer par travailler avec des outils bien réglés ! Au sommaire de cet article :

Bien installer son poste de travail et choisir son exposition.

C’est tout bête mais l’agencement de votre bureau a un rôle important. Surtout en open-space où tout le monde se bat pour la place à côté de la fenêtre. Eh bien, nous allons clôturer le débat : laissez la place proche de la lumière du jour aux graphistes et personnes qui travaillent les couleurs à l’écran !

En effet, c’est la lumière naturelle qui révèle le plus correctement les couleurs. C’est également sous la lumière du jour que la plupart de vos documents seront lus… Autant partir sur une bonne base !

Attention toutefois au piège : par expérience, nous vous invitons à fuir les contre-jours. Une surexposition peut donner une mauvaise idée des couleurs et contrastes, voire être contre-productive. Les reflets causés par une lumière directe peuvent également être source d’erreur, ou nuire à la lisibilité de vos textes, là où il ne devrait pas y avoir de difficulté. 

Comment calibrer les couleurs et contrastes de son écran ?

Une fois que chacun est confortablement installé (à la lumière du jour donc), reste à régler votre écran, qu’il s’agisse d’un système d’exploitation Microsoft ou Apple. On vous voit venir, et on préfère vous le dire tout de suite : arrêtez de jouer avec la mollette de la luminosité pour pousser tous les curseurs à fond ! Cette fausse bonne idée pourrait bien vous empêcher de voir les nuances les plus subtiles, notamment pour les couleurs claires comme les pastels. Pour régler votre écran correctement, et éviter d’avoir des couleurs trop pâles ou trop denses, plusieurs méthodes (valables cette fois ), que nous vous détaillons ci-dessous. 

Quel outil utiliser pour régler les couleurs de votre écran ?

Utiliser une sonde de calibration.

Egalement appelée colorimètre, elle s’adresse aux passionnés et professionnels les plus exigeants. La sonde, dont la précision est incontestable en matière de couleurs, fonctionne avec un logiciel (fourni la plupart du temps). Petit appareil directement appliqué sur votre écran, elle réglera couleurs, luminosité et contraste, après avoir repéré un noir profond et un blanc franc. Avant de la commander, nous vous invitons à vérifier la compatibilité avec votre système d’exploitation et votre matériel, pour éviter les déconvenues !  

Logiciel d’étalonnage des couleurs

Il existe également des logiciels d’étalonnage dédiés. L’objectif est de régler vos écrans pour obtenir des couleurs et images homogènes entre elles, malgré le potentiel déréglage de vos outils de visionnage. Variation des saturations et des teintes permettent d’effectuer ce travail pour des images (photos ou vidéo d’ailleurs) dont le rendu sera le plus fidèle possible (à celui que l’on trouve dans la nature, ou entre supports). Vous trouverez les plus célèbres logiciel d’étalonnage en cherchant sur internet, même s’il est plus souvent question de vidéo que d’images photos à imprimer.

En ce qui nous concerne, nous utilisons la technique de l’étalonnage pour : 

  • minimiser les différences de rendu d’une machine d’impression à une autre,
  • corriger ces mêmes différences selon que vos couleurs sont exprimées en RVB, CMJN ou tons directs. Mais nous reviendrons sur ces notions plus tard !  

Comment régler le gamma d’un écran depuis ses paramètres ?

Pour ceux qui veulent approfondir leurs connaissances en calibrage des couleurs et en informatique (voire en mathématique !), il existe le facteur gamma. Ce facteur est une puissance, qui permet de calculer le delta entre les valeurs d’entrée et de sortie de la luminescence (historiquement via des tubes cathodiques). Il s’agit en fait d’une courbe de corrélation entre le signal (couleurs) émis, et le rendu perçu. Il varie selon l’exposition, la luminosité, et le récepteur (votre oeil, ou votre écran).

Pour ajuster ce facteur sur un écran d’ordinateur, tout se passe dans la carte-vidéo, où vous pouvez régler le facteur gamma sur la valeur la plus standard à savoir 2,2.   

Comment étalonner et régler manuellement les couleurs de votre écran PC ou Mac ? 

Qu’est-ce que la dynamique des gris et comment l’utiliser ?

Pour ceux qui ont de bons yeux, nous vous conseillons de vous en remettre à la dynamique des gris, ou “niveaux de gris”. En impression, il s’agit de la densité (ou concentration) de la trame d’impression qui détermine si un gris est plus ou moins foncé (du noir au blanc). La palette des variations monochromes (ici le gris), permet de se rendre compte des nuances perceptibles ou non sur votre écran. Il s’agit ensuite de régler et corriger vos paramètres pour en voir le plus possible. 

Nous vous donnons un exemple ci-dessous. Si votre écran est correctement calibré, vous devez être en mesure de voir les 17 nuances de gris (nous aussi cela nous rappelle quelque chose, mais passons…) de l’image ci-dessous. Le noir doit être pur, et le blanc parfaitement franc. Si ce n’est pas le cas, vous risquez de ne pas voir les ombres dans les teintes les plus foncées, et d’avoir tendance à « salir » les couleurs les plus claires. Réglez votre écran (contraste et luminosité) pour voir correctement ces petits carrés, et le tour est joué :

Dynamique des gris

Bien percevoir les variations de couleurs à l’écran.

Pour vérifier si les réglages de votre écran sont corrects, nous vous soumettons un second exercice ! Ci-dessous, une image comportant 10 variations (ou saturations) de Cyan, Magenta et Jaune. Si votre écran est bien réglé, vous ne devriez pas avoir de difficulté à voir les pourcentages les plus élevés de cette palette CMJN (en haut, à 100%)… Comme les plus bas ! Car oui, notre échelle descend jusqu’à 10 %. Si vous ne le voyez pas, c’est le moment de faire quelques ajustements dans les paramètres de votre ordinateur.

A garder en tête : la gestion numérique des couleurs implique de bien comprendre la différence entre CMJN et RVB. Nous vous dévoilons tout sur ce sujet un petit peu plus bas.

variations de couleurs CMJN

Régler manuellement son écran selon le modèle et le constructeur.

Quand le diagnostic est posé grâce à la dynamique des gris et variations de couleurs, il faut mettre les mains dans les paramètres de votre ordinateurs ou tablette. Si vous n’êtes pas à l’aise, vous pouvez vous référer aux conseils et notices des constructeurs.

Ci-dessous, quelques ressources utiles pour faire la calibration de votre écran : 

Rendu des couleurs : utiliser une charte graphique et les espaces colorimétriques

La charte graphique définit les logos, les éléments graphiques et les couleurs qui doivent être utilisés pour véhiculer votre image de marque. Grâce à elle, plus de rendu “au doigt mouillé” ou de “ rose un peu moins rose svp !” selon l’envie et la météo. La charte formalise vos couleurs en les exprimant dans des codes uniques et espaces colorimétriques précis (RVB, Hexadécimal, et CMJN par exemple).

Par espace colorimétrique on entend un modèle tridimensionnel qui contient toutes les couleurs perceptibles et utilisables en graphisme, photo et impression ( source). Ces espaces permettent d’obtenir des sortes de coordonnées uniques de couleurs, sous forme de codes. Et comme chaque discipline a son propre mode d’expression (son propre espace), il convient de comprendre comment ils fonctionnent avant d’essayer de les faire parler entre eux !

Le bon outil pour convertir et connaître le code de vos couleurs dans un autre espace colorimétrique : https://colorem.net

Qu’est-ce que les couleurs hexadécimales en graphisme ? 

Utilisé pour la création de site web et la programmation informatique (d’où son synonyme de "code HTML"), ce système attribue à chaque couleur un code alphanumérique, composé de caractères dits « hexadécimaux ». Ces caractères sont au nombre de 16 : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, B, C, D, E et F. Un code couleur hexadécimal se compose de 6 caractères, et est amorcé par le symbole #. Par exemple, le bleu de MATOUBRILLANT, c’est le code #008AF2 ! En le détaillant, on obtient en réalité 3 valeurs agglomérées correspondant au système RVB ou RVB (rouge, vert bleu). Ces 3 couleurs, ou luminophores dans le cas d’une perception à l’écran, permettent de créer une couleur unique dont la décomposition n’est pas perceptible à l’oeil nu. Avec les bons outils, comme ColorZilla sur Chrome, vous pouvez connaître le code hexadécimal de n’importe quelle couleur sur le web, ainsi son équivalence RVB : 

ColorZilla

C’est bon à savoir.

Connaître vos couleurs hexadécimales est souvent nécessaire si vous créez vos design à imprimer sur des outils gratuits comme Canva. Attention toutefois lors du téléchargement de votre document : pensez à utiliser l’option (payante) CMJN pour le profil couleur. Par défaut, vous travaillerez en RVB, qui n’est pas le mode colorimétrique utilisé par votre imprimeur numérique.

Télécharger un document Canva

Les couleurs dites RVB ou RGB : définition

“RVB” ou “RGB” désigne l’espace colorimétrique utilisé pour les documents destinés à un affichage à l’écran. Il s’agit d’attribuer un % de luminosité à chacune de ces 3 couleurs (« Rouge Vert bleu » ou « Red Green Blue ») pour en former une nouvelle. Une luminosité à 100 % donnera simplement du blanc, quand son inverse à 0 % donnera du noir. On parle alors de mode “soustractif”.

La plupart du temps, ces pourcentages sont exprimés en valeur absolue avec 1 pour 0 % et 255 pour le maximum (100 %). Très concrètement, ces 3 couleurs, réglées entre 1 et 255, vont former une mosaïque invisible à l’œil nu, créant une teinte à l’écran. Vous avez sûrement l’habitude de pratiquer ce système avec les logiciels classiques de votre ordinateur (comme la suite Office) : 

Choisir sa couleurs RVB ou héxadécimal

Ce mode colorimétrique n’est pas celui de l’impression numérique qui, lui, est additif (mélange et addition des encres). Il y a donc un risque de perdition ou de modification entre les couleurs perçues à l’écran en RVB et le rendu final sur votre document traité en CMJN. D’expérience, nous savons également que le papier ne capte pas la lumière de la même façon que la surface plane et lumineuse d’un écran (LCD composé de LED ou lampes fluo).

Ainsi, pour transmettre vos documents à votre imprimeur, mieux vaut utiliser le CMJN, dont on vous parle ci-dessous !

Pourquoi utiliser le CMJN pour l’impression ?

« Cyan Magenta Jaune Noir » : bienvenue dans le monde de l’impression ! Il s’agit du principe de la quadrichromie qui consiste à superposer une certaine quantité (exprimée en pourcentage) de ces 4 encres, ou toner, pour obtenir la nuance désirée sur le papier. On commence par les trois couleurs primaire, avant d’apposer une certaine quantité de noir pour créer la tonalité souhaitée. A l’inverse du système RVB, plus on augmente le pourcentage, plus la teinte sera sombre. On parle alors d’espace colorimétrique “additif”.

Voici quelques astuces et conseils à retenir pour une impression de qualité en CMJN :

  • Pour obtenir un noir profond , nous vous conseillons d’utiliser un soutien de cyan à 50 % en plus d’un noir à 100 %. Cela vous évitera d’obtenir un noir à tendance grisâtre, une fois couché sur le papier.
  • Pour les teintes claires , attention à ne pas tomber dans des valeurs trop petites qui risquent de passer à la trappe du regard de vos clients et prospects. Nous vous conseillons de ne pas descendre en dessous des 5 %.
  • Gare à la surcharge ! Idéalement, la somme des % de vos couleurs ne doit pas excéder 240. Si c’est le cas, abaissez certains % pour éviter des temps de séchage trop longs, ou des traces d’encre sur vos documents, notamment lors du façonnage (découpe, pliage…).

RVB ou CMJN : comment travailler dans le bon mode et profil colorimétriques ? 

Nous l’avons répété à plusieurs reprises : pour imprimer correctement un document, vous devez nous le transmettre en CMJN, ou nous laisser retraiter votre fichier. Si vous créez votre fichier vous-même, il faudra définir votre espace colorimétrique initial. Et si vous souhaitez modifier cet espace, il faudra d’abord l’identifier → Sur la suite Adobe, il est précisé entre parenthèses après le nom de votre fichier, ou dans le panneau “couleurs” si vous utilisez InDesign.

Si vous travaillez sur Photoshop : 

  • Création : l’option “affichage des couleurs”, pour choisir votre mode colorimétrique, est automatique lors de la création d’un nouveau document.
  • Profil et modification : vous pourrez modifier et choisir l’espace colorimétrique en utilisant le menu “image > mode”. Choisissez le profil FOGRAM39, utilisé par la plupart des imprimeurs. Pour convertir vos couleurs, utilisez le menu déroulant “édition” et l’option “convertir en profil”.

Régler espace colorimétrique Photoshop

Si vous travaillez sur Illustrator : 

  • Création : il faudra aller dans les options avancées lors de la création d’un nouveau document pour connaître et définir l’espace colorimétrique avec lequel vous travaillez.
  • Modification : dans le menu déroulant “fichier”, l’option “mode colorimétrique de document” vous permettra de convertir vos couleurs de RVB à CMJN ou inversement.
  • Choix du profil : une fois dans le bon mode colorimètrique, optez pour le profil FOGRA39 (le plus répandu) depuis “édition > attribuer un profil”.

Régler espace colorimétrique Illustrator

Si vous travaillez sur InDesign : 

  • Création : la gestion numérique de vos couleurs n’est pas automatique, et doit être vérifiée depuis le menu « format du document » de l’onglet « fichier». Pour cela, un raccourci : CTRL + ALT + P, pour passer en format “impression”.
  • Profil et modification : pour modifier votre espace numérique, rendez-vous dans le menu “Edition > couleur > Espace de travail”. Avant de convertir votre profil, vous devez vous assurer d’utiliser le bon format de document, à savoir “Impression”.

Régler espace colorimétrique Indesign

De manière générale, mieux vaut travailler dans le bon espace colorimétrique dès la création de votre document, surtout sur Indesign. En effet, le modifier en CMJN à l’étape de l’export ne garantie pas la cohérence des couleurs entre design à l’écran et rendu imprimé.

Les couleurs Pantone® et tons directs.

Pantone® est probablement la marque de couleurs en “ton direct” la plus connue. Les couleurs sont codifiées dans des nuanciers qui font référence. Chaque marque a son système de codes, chaque code correspondant à une couleur très précise, et à un procédé d’impression permettant l’utilisation « d’encres directes » (offset, sérigraphie…). Certaines ont une équivalence CMJN et RVB, d’autres non. En effet, les couleurs pastels, fluo, métallisées et nombre de teintes spécifiques ne peuvent être obtenues que par l’utilisation de ces encres « teintées dans la masse » ou pré-mélangées.

Les couleurs n'étant pas superposées, mais en "tons directs", elles impriment une couleur franche et unie, sans « vibration » ni tramage, notamment pour les textes très fins. Toutefois, la plupart des imprimeurs travaillant aujourd'hui sur des imprimantes numériques (avec l'assurance d'une impression nette et de qualité), les tons directs sont de moins en moins utilisés.

Cependant, certaines marques célèbres font toujours référence à leur couleur Pantone ®, devenues emblématiques : 

  • Le bleu de Tiffany & Co, devenu Tiffany blue.
  • Le vert du crocodile Lacoste, appelé Forevergreen.
  • Décathlon a également déposé sa marque sous forme de couleur, le Pantone® process blue quadri cyan 100% ( source).

A l’inverse, certaines marques se targuent de ne pas avoir de couleurs Pantone, mais une recette de couleur bien gardée, à l’image de Coca Cola.

Pour conclure cet article sur le réglage de vos couleurs et de votre écran.

Confier votre document à un imprimeur, c’est confier le fruit d’un travail de création et d’un investissement important à titre personnel ou professionnel. Pour vous, comme pour nous, hors de question de générer une déception à la réception de vos imprimés. Alors, pour optimiser l’impression de vos design, nous vous rappelons quelques conseils à appliquer tout au long de la chaîne de gestion numérique de vos couleurs : 

  • S’installer sous la bonne lumière, avec un écran bien réglé manuellement, ou à l’aide d’un outil. Prenez 10 min pour ajuster votre poste de travail et travailler dans les meilleures conditions possibles.
  • Définir vos objectifs et ce qui est important pour vous : respects de votre charte graphique, vibration des couleurs, tonalités naturelles… Les couleurs ont probablement une place essentielle : définissez vos points de vigilance (notamment si vous contrôlez un Bon A Tirer papier) ! 
  • Comprendre les espaces colorimétriques pour choisir le bon. En gardant en tête que, pour une belle impression, c’est le CMJN qu’il faut privilégier et ce le plus en amont possible dans votre process de création. 

Tous ces outils et conseils ont pour but de vous aider dans la réalisation de vos documents. Toutefois, le passage de l’écran, source lumineuse, au papier, qui ne fait que réfléchir une partie de la lumière, change nécessairement la perception que nous avons des couleurs. N’hésitez pas à regarder vos documents sur différents écrans et à les faire vérifier par plusieurs personnes !