Ce qui attire les femmes vers les métiers de l’impression.
Aujourd’hui, gérer une imprimerie, c’est piloter et internaliser différentes compétences qui résistent de moins en moins à la dichotomie
hommes / femmes. La gente féminine a d'abord tendance à se projeter sur des missions support pour mettre un premier pied dans l’impression. Le 2d pied, lui, se met tout naturellement dans l’atelier au bout de quelque temps !
“Quand je suis arrivée, je n’avais aucune notion de “sens de la fibre, temps de perforation et imposition dans un format fini”. Pour tarifier les produits, j’ai dû comprendre comment ils sont imprimés et façonnés. Aujourd’hui, je mets volontiers la main à la pâte en atelier et je pense saisir pas mal de contraintes de l’impression”
déclare Charlotte. Mais tout bien réfléchi, nous ne sommes pas certains que les hommes aient un sens plus inné de la fibre du papier
!
Pour d’autres femmes de l’équipe, c’est une histoire de famille aussi excitante que naturelle. Maëlys, elle, est fière
d’être une des premières femmes de la famille à rejoindre l’aventure et “comprendre les dessous de l’atelier, après y avoir trainé depuis [m]on plus jeune âge”.
Une précédente expérience chez un promoteur immobilier, et dans un organisme de formation (où justement, rêves et carrières se marient),
lui avaient déjà prouvé qu’”allier compétence commerciale et milieu industriel, c’est possible” !
Quels sont les défis à relever en tant que femme dans le milieu de l’impression ?
Déchargement de palettes, maintenance de machines, allers-retours, etc., travailler dans une imprimerie peut mobiliser des compétences
physiques généralement attribuées aux hommes. Pour autant, inutile de leur casser le dos (ou de leur casser du sucre sur le dos !). L’atelier de Matoubrillant est aménagé pour que chacun puisse y travailler de façon ergonomique, y compris pour les tâches répétitives.
Ainsi, quand on demande à Vannara s’il est difficile de travailler en atelier, elle nous répond : “je donne souvent un coup de main pour le façonnage, et je le fais avec plaisir ! En hiver, une bonne doudoune, un bon briefing sur le dossier et c’est parti !”.
Et Maëlys de surenchérir : “Les outils mis à notre disposition nous permettent de ne pas rencontrer de contraintes physiques (chariots, transpalettes…). J’aime autant m’occuper des demandes des clients dans mon bureau, que de leurs projets dans l’atelier”.
Toutefois, et notamment chez les fournisseurs et prestataires, les stéréotypes de genre perdurent. Au rang des défis à relever : gagner en légitimité,
et ne plus à avoir à écrire ce genre d’article ! Pour l’anecdote, Charlotte se souvient de sa 1ʳᵉ rencontre avec un potentiel fournisseur
de logiciel web : “Je lui ai servi un café pour le faire patienter. Quand j’ai démarré la réunion en parlant connecteurs web et bases de données, il a eu l’air surpris de comprendre que c’était moi "le" chef de projets, et non l’un des hommes autour de la table”.
Une situation sûrement habituelle dans les milieux industriels, et non propre à l’imprimerie cela dit !