L'interview
(03 juillet 2025)
À seulement 25 ans, Maëlys incarne la nouvelle génération Matoubrillant. Petite-fille du fondateur, elle a grandi au coeur des ateliers d'impression et connaît tous les coulisses du métier. Aujourd’hui, elle pilote la relation client de A à Z : devis, coordination de production, suivi des livraisons et recherche de solutions inédites pour répondre aux demandes les plus spécifiques. Dans cet échange, elle partage son quotidien entre imprévus et créativité, et quelques conseils pratiques pour anticiper la communication de rentrée.
Directrice commerciale, quel est ton rôle chez Matoubrillant en quelques mots ?
Chez Matoubrillant, je m’occupe principalement de convaincre les propescts et bichonner les clients : je crée les devis, gère les commandes, les délais, les galères de dernière minute… Je fais le lien entre les besoins des clients et ce qu’on peut produire, en m’adaptant en permanence. Comme on est une petite équipe, j’ai plusieurs casquettes : un jour dans l’opérationnel, un autre dans l’administratif, et souvent dans l’imprévu. C’est rythmé, parfois épuisant, mais franchement, je ne m'ennuie jamais !
Parfois, la meilleure idée n'est pas celle qu’on a sous les yeux, mais celle qu’on bricole en douce pour que tout ait l’air simple.
Tu as grandi entre les machines. Comment ça se ressent aujourd’hui dans ta manière de travailler ?
C’est vrai, j’ai grandi entre les piles de papier, le bruit des massicots, les agrafages des dossiers étudiants jusqu’à pas d’heure, et l’odeur du toner... Tout ça m’a donné un sens très concret du travail : je sais d’où viennent les choses, ce que ça demande aux opérateurs, et je ne prends rien pour acquis. J’ai beaucoup de respect pour la technique : je ne vois pas juste un produit fini, je pense à toutes les étapes derrière. Et forcément, j’ai hérité de la réactivité familiale… Ici, on apprend très vite à gérer les urgences avec calme (ou presque !).
Si tu étais un produit imprimé, lequel serais-tu et pourquoi ?
Je serais un jeu de cartes : facile à transporter, mais plein de surprises. J’ai mon lot de règles (souvent adaptées à la volée), quelques jokers sous la manche, et je suis toujours partante pour relancer la partie quand ça stagne. Un peu stratégique, parfois improvisée, mais toujours dans l’échange parce qu’au fond, c’est en jouant avec les autres que je donne vraiment le meilleur de moi.
Nos clients savent qu’on ne les lâche pas en route : on répond vite, on adapte, on traduit le jargon d’imprimeur quand il faut, et on garde le sourire.
Suivi de livraison, retard de paiement… Comment garder le sourire justement, même quand ça ronronne moins bien ?
On ne va pas se mentir, quand ça coince, ce n’est jamais agréable. Mais j’essaie de garder en tête que dans une petite structure, les imprévus font partie du jeu. Alors je respire, je priorise, je réponds avec calme (même quand j’ai envie de miauler très fort), et je fais en sorte que les problèmes ne s’éternisent pas. Et puis, avec l’expérience, on apprend à ne pas prendre les choses personnellement : un colis égaré ou un retard de paiement, ça arrive…
Ton métier, c’est aussi d’inventer ce qui n’existe pas pour satisfaire le client. Tu peux nous raconter ta plus belle “bidouille” créative ?
Chez Matoubrillant, on a un superpouvoir : transformer les contraintes en idées. Un jour, un client voulait un rendu texturé très spécifique, mais hors budget et pas réalisable avec nos machines. J’ai fouillé dans mes fournisseurs, mixé deux papiers improbables, et trouvé un façonnage astucieux pour simuler l’effet souhaité. Résultat : un rendu bluffant, un client ravi… et personne n’a su que c’était un montage digne d’un escape game en imprimerie. Parfois, la meilleure idée, n'est pas celle qu’on a sous les yeux, mais celle qu’on bricole en douce pour que tout ait l’air simple.
A quoi ressemble ta journée type ?
Ma journée commence avec un café (sinon rien), puis un passage obligatoire à l’atelier pour voir comment on a survécu à la veille. Je fais le point avec ceux déjà sur place (je ne suis pas très matinale), et on essaie d’organiser la journée, d’esquisser un planning… qui sera bien sûr bousculé dans l’heure. Ensuite, c’est parti : devis, commandes, mails en attente, clients à rappeler, fournisseurs à relancer, colis à suivre, urgences à absorber. Mon ordi me regarde en soufflant, mon téléphone chauffe, et moi, je me demande à quel moment j’ai signé pour ce marathon déguisé en CDI. J’entends Boa, mon chat, me miauler “tu t’es encore laissée piéger, humaine”. Entre deux missions, je résous les petits mystères du jour : palette disparue, BAT incompris, transporteur qui a "livré", mais sur la mauvaise planète. Ce que je préfère ? Quand ça déborde de partout, que tout le monde panique un peu… et que j’arrive à tout recoller dans les temps. Là, je me dis : bon, c’était pas si pire.
C’est quoi la patte Matoubrillant en matière de relation client ?
La patte Matoubrillant, c’est un mélange de réactivité, d’écoute active, et de “on va trouver une solution même si c’est pas dans le catalogue”. Nos clients savent qu’on ne les lâche pas en route : on répond vite, on adapte, on traduit le jargon d’imprimeur quand il faut, et on garde le sourire, même quand le fichier arrive à 20h00 pour une impression hier…
Plutôt chat persan organisé ou chat de gouttière débrouillard ?
Le chat persan, c’est pour la vitrine ; le chat de gouttière, c’est pour le terrain. On aime quand c’est propre, net et bien cadré… Ce qui compte, c’est que ça arrive à temps, et que le client soit content, même si on a dû sortir les griffes en coulisses.
Entre deux missions, je résous les petits mystères du jour : palette disparue, BAT incompris, transporteur qui a "livré", mais sur la mauvaise planète.
Quels sont tes prochains objectifs pour l’imprimerie et l’équipe commerciale ?
Mon prochain objectif, c’est de structurer davantage l’organisation : poser des process clairs, mieux répartir les tâches, et préparer le terrain pour accueillir de nouvelles forces dans l’équipe commerciale. Je veux aussi qu’on prenne un peu de hauteur, qu’on sorte du mode “on éteint les feux” pour aller vers une démarche plus proactive : aller chercher de nouveaux clients, mieux valoriser notre savoir-faire, et surtout, continuer à faire du sur-mesure sans s’épuiser. L’idée, c’est que chacun trouve sa place, monte en compétence, et qu’on avance ensemble dans une dynamique plus fluide et ambitieuse. Et un autre objectif que nous partageons à plusieurs, c’est un petit museau ou des moustaches dans l’atelier*.
Pour finir, tes conseils print pour les pros qui veulent préparer leur com’ de rentrée ?
Anticipez, vraiment. La rentrée, ça revient chaque année (même si on fait semblant d’être surpris). Plus vous préparez vos supports en avance plus vous aurez l’esprit tranquille en septembre. Anticipez pendant la période creuse de l'été, c'est aussi s'éviter des frais de livraison "express last minute", plus importants. Enfin, faites d'abord un vrai point avec vos équipes : flyers, cartes de visite, PLV… vérifiez ce qu’il vous reste en stock et ce qui peut être optimisé ou réimprimé malin. Pas la peine de tout refaire à zéro !